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Pétition
Postée le 27/04/2009 à 14:17:55
Jusqu'à présent, le règlement relatif aux pratiques œnologiques (OCM) interdisait le coupage des vins blancs et rouges. Or, dans le cadre de la révision de ces textes cette disposition a été éliminée, ouvrant la possibilité de mélanger blancs et rouges pour obtenir un vin de couleur rosé.

Rappelons que le vin rosé s'obtient notamment par un pressurage habile et rapide. La pellicule du grain de raisin est ce qui donne la couleur au vin, moins elle est laissée en contact avec le jus de raisin, plus le rosé sera clair en fin de vinification (de quelques minutes à quelques heures) . A chacun ensuite, de laisser parler son savoir faire et ses terroirs, pour en faire un vin Rosé de qualité.

L'autorisation de " fabriquer ", à partir de vins blancs excédentaires, des vins ressemblant à des rosés, mais à moindre coût et à n'importe quelle période de l'année ressemble fort à une manœuvre opportuniste permettant d'attaquer le marché du rosé qui est en progression.

La mise en marché de ces vins de coupage, qui peuvent être facilement confondus avec des rosés pourrait déstabiliser l'économie des régions traditionnellement productrices de rosés. La confusion avec le rosé est grave : il s'agit d'une forme de contrefaçon, une sorte de tromperie du consommateur qui serait en outre légalisée par un règlement européen.

La position de la filière des vins de Provence a été ferme : le vin de coupage ne peut être un rosé.

Selon un sondage réalisé par IFOP sur un échantillon de plus de 1000 personnes majeures met en évidence un très important pourcentage d'opposition au coupage (87%), indiquant également que 86% des français n'achèteraient pas de ce mélange même s'il était moins cher.

Le 25 mars, les représentants de la viticulture de Provence et les élus varois, Josette PONS et Hubert FALCO se sont rendus au Parlement Européen à Strasbourg pour convaincre le plus grand nombre de députés de différents pays membres de l'Union Européenne. Astrid LULLING, Présidente de l'Inter Groupe Viticole a déposé une question orale avec débat, demandant à la Commission d'ajourner sa décision. Le sénateur Gérard CESAR a présenté un projet de résolution européenne. D'autres personnalités politiques apportent leur soutien à l'opposition au règlement européen.

La pression médiatique, et l'action en lobbying des organismes de la filière, Provence en particulier, ont conduit le Ministre Michel BARNIER à prendre clairement position contre le coupage. La Commission Européenne a proposé alors un étiquetage facultatif (" rosé traditionnel " et/ou " rosé issu de coupage "). Cette solution n'est pas acceptable puisque elle ne permet pas d'assurer une information suffisante du consommateur. Elle ne règle pas non plus le problème de fond : pourquoi appeler rosé un produit qui ne respecte pas les règles de sa vinification ?

La commission européenne a reporté du 27 avril au 19 juin 09 sa décision sur ce dossier. En Provence, l'engagement de la filière est particulièrement solide, mais elle reçoit aussi l'appui d'organismes et de professions partenaires qui marquent leur soutien par vote de motions ou courriers.

Le Conseil des vins de Provence, les syndicats d'appellation et de vins de pays, les fédérations de métiers, la chambre d'agriculture, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs se regroupent aujourd'hui autour d'une signature commune " couper n'est pas rosé " : un logo a été créé.

Un site internet : " www.coupernestpasrose.com " a été mis en place, en particulier pour véhiculer une pétition, mais également pour donner toutes informations utiles sur ce dossier.

Aujourd'hui l'enjeu est capital et les régions productrices de rosé s'organisent pour faire front commun.
petition
 

Avril 2009


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